Cédric travaille depuis près de 5 ans chez Saint-Gobain. Son parcours est passionnant et nous montre à quel point le domaine de l’acoustique est vaste et varié. Cet amoureux de la musique et de technologies musicales à plusieurs cordes à son arc et développe, entre autres, des façons innovantes de montrer les performances acoustiques des produits Saint-Gobain.
A l’occasion de la Semaine du Son 2021, nous lui avons proposé de nous parler de son métier et de ses projets.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire ce métier ?
Depuis tout petit, je pratique la musique et je m’intéresse aux Sciences ! Ces deux passions m’ont naturellement amené vers l’acoustique. Quand je suis arrivé en école d’ingénieur, j’ai pu commencer à me spécialiser dans ce domaine grâce à un master de recherche en double cursus : mon sujet portait alors sur l’étude des bruits d'origine aérodynamique.
Quelles ont ensuite été les grandes étapes de ton parcours ?
J’ai ensuite choisi de continuer dans la recherche sur la thématique de l’acoustique musicale par une thèse portant sur les vibrations non-linéaires de plaques circulaires minces (des cymbales !). J’ai poursuivi en post doctorat en travaillant cette fois sur une problématique plus industrielle avec l’entreprise Bombardier au Canada. Mes deux sujets concernaient l’identification de sources en mouvement et la reproduction de champs de pressions acoustiques d’une cabine d’avion en vol pour étudier le confort des passagers. J’ai encore continué cette aventure canadienne quelques années, en menant des études sur les mécanismes auditifs et la perception des sources en mouvement à l’université McGill. Puis j’ai eu envie de revenir en France et c’est à ce moment-là que j’ai rejoint Saint-Gobain !
Peux-tu nous présenter l'équipe dans laquelle tu travailles ?
Nous sommes une équipe de 7 personnes : nos spécialisations sont variées, pointues et nos parcours sont différents : nous sommes donc très complémentaires ! Cela tombe bien car les sujets que nous confient les Activités de Saint-Gobain recoupent des champs de compétences variés (de l’étude des matériaux à celle du confort, en passant par la métrologie et la modélisation numérique). Sur bon nombre d’entre eux, nous travaillons donc de manière collaborative et bénéficions des expertises de chacun.
Quel est ton quotidien en tant qu’Ingénieur de recherche en acoustique à Saint-Gobain ?
Un ingénieur en acoustique chez Saint-Gobain Research Paris va travailler avec les différentes Activités du Groupe pour développer des matériaux et des systèmes acoustiques plus performants en termes d’absorption ou d’isolement et garantir qu’elles apportent confort et bien-être à l’utilisateur final. Bien comprendre les besoins des occupants dans un environnement donné (bureaux collectifs, restaurants, écoles...) est de ce fait très important pour proposer un confort acoustique approprié. Recréer des environnements sonores à partir de données mesurées ou simulées (ce qu’on appelle l’auralisation) nous permet par exemple de tester les performances de nos produits et solutions futures dans ces différentes configurations. Le recours à des tests psychoacoustiques ou de tests issus de méthodes cognitives nous permet quant à lui de mieux définir l’appréciation du confort produit.
Un autre sujet sur lequel je travaille par ailleurs est l’élaboration et le développement d’outils de diagnostic permettant de caractériser des environnements acoustiques in situ.
Enfin, je m’investis de plus en plus dans le développement d’applications permettant de présenter le plus fidèlement possible les performances acoustiques des matériaux Saint-Gobain et leur plus-value par rapport à d’autres produits.
Quels sont les projets que tu as envie de réaliser dans les années à venir ?
Un des projets que j’ai en tête est de continuer à développer notre salle d’auralisation pour avoir la possibilité d’y réaliser des tests multi-utilisateurs en situation acoustique réelle. En pratique, cela veut dire que nous pourrions inviter dans cette salle plusieurs personnes en même temps et étudier la qualité de leurs échanges lorsque nous changeons l’environnement sonore et l'acoustique du milieu virtuel qui les entoure. Cela permettrait de tester des situations très concrètes !
Dans mon temps libre, je continue quelques travaux de composition acousmatique et portant sur la spatialisation du son, un sujet qui me passionne et que j’approfondis en collaboration avec mes anciens collègues en musicologie et en sciences cognitives.
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Propos recueillis par Isabelle Giraud